« Mission Paradis »: l’avis du groupe de visionnage

En salles depuis le 2 juin, le film Mission Paradis de Richard Wong est le remake d’une comédie belge sortie en 2012, et présentée au Festival de Retour d’image.

Mission Paradis (Come as you are) de Richard Wong
Fiction/Comédie dramatique (États-Unis, 2020 ; Durée : 1h46)
Avec Grant Rosenmeyer, Hayden Szeto, Ravi Patel…

Résumé : Aux États-Unis, trois jeunes hommes handicapés (deux en fauteuil roulant et un non-voyant) qui fréquente le même centre de soins décident de se lancer dans un road-trip. Le but ? Se rendre au Canada dans une maison close pour avoir leur première expérience sexuelle. Ils partent sans en parler à leurs parents. Ils louent les services d’une jeune femme pour conduire le van qui les mènera à destination. Ils feront sur la route des rencontres et arriveront à destination changés par cette expérience.

Bande-annonce en VF

Bande-annonce en VOST


Accessibilité

Versions accessibles : AD, ST-SME, VOSTF

Audiodescription écrite et dite par Katia Lutzkanoff, avec la collaboration de Nasredine Nasli-Bakir ; enregistrement et mixage par Marvin Lormel.


L’avis des membres du groupe de visionnage

«En anglais, le rapprochement est évident car les deux films s’appellent Come As You Are. En français il faut voir l’affiche : un aveugle, un handi en fauteuil manuel, l’autre en électrique, accompagnés d’une femme obèse, pour faire le rapprochement. Oui, Mission Paradis est le remake américain de Hasta la vista, le film belge qui fit l’ouverture du Festival Un autre regard, organisé par Retour d’image en 2012. Et c’est un remake très réussi, car le réalisateur et le producteur de Hasta la vista !, Geoffrey Enthoven et Mariano Vanhoof, sont producteurs exécutifs du film de Richard Wong.

Bien sûr l’action se passe entre les États-Unis et le Canada, donc pas de blagues sur les Néerlandais rencontrés en France durant le trajet entre la Belgique et l’Espagne. Mais cela est remplacé par d’autres gags et Mission Paradis s’ouvre à la diversité avec un casting représentatif de différentes origines culturelles (au sein duquel Gabourey Sidibe, l’éclatante révélation de Precious, et Ravi Patel). A part cela l’esprit des deux films et le regard porté sur les handis et leur vie sexuelle, le même. On vous le recommande donc chaudement. » Stéphane Rastello

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Photo : les quatre protagonistes en voiture.

« Mission Paradis a pour héros trois personnages en situation de handicap, et met en avant leur désir d’avoir des relations amoureuses et sexuelles, ainsi que leur volonté d’autonomie.

Le titre anglais Come as you are souligne l’inclusivité et la tolérance prônées par le film. Le titre français insiste davantage sur le côté « aventure » de cette histoire, et sur le but que les personnages veulent atteindre (cette maison close vue comme un paradis).

Le film explore une thématique qui revient régulièrement dans les débats sur la situation des personnes handicapées : leur accès à la sexualité.  Il met en scène des hommes handicapés dans leurs questionnements autour de la sexualité et de l’amour, ce qui est relativement original. On les présente comme des êtres humains ayant du désir et des aspirations, comme tout un chacun. Mission paradis aborde aussi la question de l’autonomie des personnes handicapées à travers la relation entre les héros et leurs parents très protecteurs. Il parle aussi d’amitié à travers les relations qui se tissent progressivement entre les personnages.  Ces derniers sont plutôt attachants. J’ai apprécié que le héros ne soit pas extrêmement sympathique : il est colérique, désagréable. Le film ne tombe pas dans le cliché de présenter des personnes handicapées gentilles et douces. J’ai aussi beaucoup aimé le personnage de la jeune chauffeuse, noire et obèse.

Un cinéma très classique, avec un récit limpide et assez prévisible même si assez plaisant. » Anna Marmiesse

Pistes pour un débat 

– La question de la sexualité chez les personnes en situation de handicap ;

– La légalisation ou non du métier d’assistant.e.s sexuel.le.s.

Notes par critères

– Représentation du handicap (ou de la différence) : 3/5

– Originalité : Remake

– Pertinence pédagogique : 4/5

– Esthétique (visuelle et sonore) : 2,5/5

Pour aller plus loin : Retour sur Hasta la vista ! de Geoffrey Enthoven, au Festival Un autre Regard 2012.

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