Le nombre des films sous-titrés en VFST et audiodécrits est en forte hausse

En 2014, 96 films sont sortis en salles avec une version sourds et malentendants (VFST), soit une augmentation de plus de 20% par rapport à l’année 2013, mesurable sur le site de cinest.fr.

De son côté L’Agence pour le développement du cinéma de recherche (ADRC) dresse un bilan sur 16 mois (de juillet 2013 à octobre 2014) des films récents et des films de répertoire inscrits dans son catalogue « cinéma de recherche », pour lesquels des audiodescriptions et des sous-titres malentendants ont été créés par leurs producteurs ou distributeurs. Selon cette source, les adaptations sont bien plus présentes sur les films dits « grand public » à très gros tirage (plus de 450 copies), tandis que seulement 6% des films indépendants (tirés à moins de 50 copies) en disposeraient.

Le CNC a déclaré dans le journal Le Monde du 17 décembre 2014 que 43 longs métrages avaient bénéficié de son soutien à la production d’audiodescriptions et de sous-titres malentendants entre janvier et octobre 2014. Par l’intermédiaire d’une base de données instruite par les distributeurs et producteurs, l’organisme recense toutefois une soixantaine de films audiodécrits durant les six derniers mois de l’année 2014, dont une quarantaine de films français et une quinzaine de films étrangers. Un chiffre sans commune mesure avec la proportion d’audiodescriptions produites pour le cinéma les années précédentes, auquel il faut ajouter des films audiodécrits pour leur diffusion à la télévision ou en DVD seulement, ne figurant pas dans cette base de données.

Parmi les titres adaptés pour les non-voyants en 2014, on note l’apparition d’oeuvres de jeunes cinéastes indépendants tels Les combattants de Thomas Cailley, Party girl de Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis, ou Bande de filles de Céline Sciamma.

Où ces films sont ils diffusés ? Rencontrent-ils les publics visés, si ce n’est encore à leur sortie en salles, au moins en DVD ?

Party Girl Affiche du film

 

Par ailleurs, avec le nombre de laboratoires en activité dans ce secteur et la baisse importante des prix d’adaptation due à la compétition, la qualité des adaptations est-elle toujours au rendez-vous ?

Il appartient aux spectateurs concernés par la surdité et la cécité d’en discuter sur les différents forums qui désormais les relient. Il est facile de noter qu’un sous-titre malentendant est inutile ou mal formulé, car redondant avec ce que l’on voit dans l’image. Mais on peut et l’on doit aussi se demander, lorsque l’on est producteur ou diffuseur si, devant un même film, les spectateurs non-voyants bénéficiant de l’audiodescription prennent autant de plaisir que leur entourage voyant.

Nous développons Retour d’image pour aider plus de producteurs à adapter avec attention leurs œuvres, en profitant d’un élan et d’aides financières qui pourraient ne pas durer. L’enjeu numéro 1 est, pour ces producteurs comme pour les exploitants, de découvrir et de se rapprocher des publics dits « empêchés », pour mieux adapter leur offre. L’enjeu numéro 2 est de faire savoir, par tous les moyens, qu’un film est adapté, et où l’on peut se rendre pour le voir. C’est encore loin d’être le cas dans la presse et sur internet. L’enjeu numéro 3 est d’inciter les publics concernés à aller voir des films adaptés en salles, notamment les films qui bénéficient de moins de tapage médiatique.

Ce sont là, pour tout le monde, des enjeux d’éducation à l’image.

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