Guide Cinéma et Accessibilité

Le 5ème guide Culture et handicap qui a pour titre Cinéma et Accessibilité est paru à l’automne 2018 au terme de cinq années de travaux de coordination éditoriale conjoints du Service de la Coordination des Politiques  Culturelles et de l’Innovation du Ministère de la culture et de la Direction de la création, des territoires et des publics – Service de la diffusion culturelle du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) en collaboration avec la Direction du cinéma et la Direction de l’innovation, de la vidéo et des industries techniques. Il est disponible gratuitement pour les adhérents qui le souhaitent dans les locaux de l’association (sur rendez vous)

Son édition numérique de 148 doubles pages est téléchargeable au bout de ce lien actif sur le site du CNC.

L’édition papier (288 pages) à la couverture embossée de braille est disponible dans les locaux de Retour d’image pour les adhérents parisiens et partenaires qui souhaiteraient en retirer un ou plusieurs exemplaire, sur rendez-vous. Il est à noter que les envois directs proposés par le CNC cet été à nos lecteurs de province n’ont pas encore abouti. Retour d’image reprendra contact après les fêtes avec les destinataires de ces envois lorsqu’une solution de routage sera possible.

Le guide Cinéma et accessibilité est articulé en cinq chapitres ponctués de fiches techniques, de mémos illustrés de plans, schémas et photographies :

Le chapitre 1, « Des spectateurs à besoins spécifiques » présente, pour les professionnels du secteur cinématographique, les besoins des publics classés par type de handicap ainsi que les grandes catégories de réponses et de solutions pouvant y être apportées.

Le chapitre 2, « L’accessibilité des oeuvres cinématographiques » aborde les dispositifs d’accessibilité spécifiques aux personnes ayant des handicaps sensoriels. Pour les spectateurs sourds ou malentendants, le sous-titrage placé et coloré et la médiation en langue des signes. Pour permettre aux non voyants de goûter du plaisir du cinéma, l’audiodescription. Concernant le sous-titrage et l’audiodescription, les termes et usages auxquels le guide fait référence sont ceux des normes et chartes communément adoptées par les industries techniques depuis 2008 — le Ministère de la Culture les ayant validées bien que certaines soient en passe d’évolution.

Dans les chapitres suivants, les éditeurs ont eu a coeur d’informer les partenaires et bénéficiaires potentiels de l’accessibilité au cinéma des principes-clé de celles-ci tout en prenant soin d’ouvrir la voie aux innovations et à des révisions à venir.

Dans un très ample troisième chapitre, « Les professionnels au coeur du projet », le guide parcourt les responsabilités des professionnels par type d’activité, de celles du producteur de films à celle de l’exploitant de cinéma en passant par celles du distributeur, de l’éditeur DVD ou VàD. Y sont énumérées les étapes techniques de mise en place des dispositifs d’accessibilité décrits au chapitre 2, les aides au financement dédiées au sous-titrage, à l’audiodescription mais aussi à l’équipement des salles ou à l’édition numérique. Les outils indispensables à la programmation de films accessibles — tels que la base de données professionnelle des films adaptés collectées via le serveur Cinedi.com — sont détaillés ici.

« L’établissement cinématographique » fait l’objet d’un vaste quatrième chapitre dédié à l’accès à l’établissement et à l’accessibilité du cadre bâti en termes d’architecture, d’éclairage, de sonorisation, de signalétique et aussi d’accueil. C’est ici que sont détaillées les mesures de sécurité et qu’on trouve des fiches techniques très précises. Des modalités d’installation de la boucle d’induction magnétique (BIM) au plan d’une salle « pilote » conçue en fonction des besoins des personnes en fauteuil roulant ou immobilisées sur brancard, dans la ville de soins qu’est Berck-sur-Mer, la majorité les techniques qu’il est possible de s’approprier, au bénéfice de tous, ont ici fait l’objet de recherches et de travaux d’exposition très soignés.

Dans le chapitre 5 dédié à « La médiation » sont abordées, enfin, les modalités de diffusion d’oeuvres adaptées, qu’elles soient inclusives — mises en place sur autant de séances tous publics que possible — ou spécifiques, lorsque de certains groupes de spectateurs nécessitent un accompagnement particulier, avec des séances dédiées. Les associations de médiation culturelle qui proposent des modérations de débats ou des ateliers de pratique artistique accessibles ont largement contribué à ce chapitre qui présente les offres détaillées de certaines.

Les cinq chapitres sont suivis de ressources, notamment d’une « webographie » des 30 vidéos pédagogiques créées par Retour d’image, sur l’accessibilité du cinéma (les titres et liens directs sont listés p.277-278 ainsi que le lien d’ensemble de la collection sur le site de notre association), d’un glossaire des acronymes en vigueur et d’annexes légales.

La majorité des contributions aux différents chapitres provient des industries techniques telles que la CST (Commission supérieure technique) et la FICAM (Fédération des industries du Cinéma, de l’Audiovisuel et du Multimédia), qui ont mené des concertations  préalables avec les associations d’usagers. L’ARDC (Agence pour le développement régional du cinéma) et la FNCF (Fédération Nationale des Cinémas Français) ont pris en charge le chapitre dédié à l’accessibilité du cadre bâti et sa signalétique. Les associations Ciné Sens et Retour d’image ainsi que Ciné-ma différence ont fourni quant à elles des relectures partielles et des ressources complémentaires : photographies d’illustration, vidéos pédagogiques citées plus haut, contacts de professionnels pouvant offrir des témoignages, références et webinaires conçus pour former les professionnels (cf. p.81).

Le lecteur de ce guide pourra noter, p.82, qu’il n’est en principe plus possible d’ignorer ce qu’un cinéma de sa région ou de sa ville est à même de proposer en termes d’accessibilité aux salles ou aux oeuvres diffusées. En effet, tout usager peut désormais demander à consulter le  Registre public d’accessibilité décrivant les prestations d’un établissement culturel. Ce registre doit pouvoir lui être remis sur place sous forme accessible, imprimée ou dématérialisée, facile à lire et à comprendre.  Les équipes des cinémas et notamment les chargés de communication sont incitées, de par ce cadre légal, à se former rigoureusement pour communiquer avec les publics toutes les informations de manière accessible, notamment sur leurs supports numériques. Souhaitons que la parution de ce guide tant attendu leur permettra de se rapprocher de manière de plus en plus adéquate des publics encore éloignés des salles de cinéma.

Si les avis de nos équipes divergent sur quelques points mis en valeur par certains professionnels dans le guide, Retour d’image adresse ses plus vives félicitations, pour leur ténacité et leur écoute d’une grande diversité d’acteurs, aux coordinatrices éditoriales Sandrine Sophys-Veret (SCPCI du Ministère de la Culture) et Camille Dauvin — notre interlocutrice principale au CNC durant de longues années qui, à l’achèvement de cette mission bien accomplie s’est embarquée vers de nouvelles aventures. Cet ouvrage ancre dans une documentation tangible et très complète les avancées que nous avons pu suivre pendant 15 ans. C’est une somme très utile et aussi un point de départ vers une meilleure accessibilité pour tous au cinéma !

Informations pratiques :

Si vous souhaitez le partager, voici l’URL complet du guide en version pdf :
https://www.cnc.fr/documents/36995/186110/Guide+cinéma+Nov+2018.pdf/8baccba3-833b-155d-4040-e80c33d04f2a

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