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Rouge comme le ciel

Le point de vue de Sara Abrantes, étudiante en cinéma et stagiaire programmation du festival

A propos de Rouge comme le ciel, long métrage hors compétition

Sara Abrantes

Inspiré par la vie de Mirco Mencacci, l’un des plus célèbres ingénieurs du son du cinéma italien, ce film raconte l’histoire d’un petit garçon qui perd la vue à la suite d’un accident. Envoyé dans une école spécialisée très rigide, il trouve un magnétophone qui va lui faire découvrir  l’univers magique des sons.

Rouge comme le ciel offre une représentation symbolique de l’innocence d’un jeune garçon qui conteste les lois du langage. Il donne à réfléchir sur l’expérience intérieure de chaque individu face à un obstacle imminent.

L’histoire se déroule dans les années 70, au sein d’une période particulièrement controversée en Italie dont la politique trace et stimule la différence. Les personnes aveugles étaient obligées de suivre un système d’éducation traditionnel dans des institutions spécialisées.

C’est dans cette atmosphère austère que Mirco trouve l’objet magique qui va changer sa vie. Avec ses amis, il va donner vie aux histoires qu’il construit ; la coupe et le collage des bandes sonores lui permet de créer des fables les plus fantastiques. Malgré tout, l’école confisque son magnétophone et c’est son professeur, la seule personne dans l’institut qui encourage la créativité des élèves, qui va aider Mirco à jouer ses rôles imaginaires.

Ce film poétique et familial présente un combat contre le désespoir et la résignation. Il montre au spectateur qu’il faut nous obstiner, qu’il faut imposer notre valeur au monde.

En effet, dans ce mélodrame, il y a une transparence si grande qu’on peut trouver la prémisse du film dans son titre : Rouge comme le ciel. Un son, le bruit du vent par exemple, change la couleur des choses. Le noir n’est pas l’absence de lumière, mais la présence de l’ombre, de quelque chose de l’ordre de l’inconnu qui devient mystérieux et suggère des nouvelles expériences sensibles.

Rouge comme le ciel évoque la rencontre entre la sensibilité et l’imagination, mais surtout encourage et valorise l’effort de l’être humain, car il est le corps de l’apprentissage à partir duquel tout devient possible.

Mirco Mencacci

Né en 1961 à Pontedera, une petite ville de Toscane, Mirco Mencacci perd la vue à l’âge de 4 ans. Il développe alors une extrême sensibilité aux sons et devient musicien professionnel et producteur de musique.

Il a créé les univers sonores de films italiens tels que Le Regard de Michel-Ange de Michelangelo Antonioni, Nos meilleures années de Marco Tullio Giordana, ou encore La Fenêtre d’en face de Ferzan Ozpetec.

Pour ses créations, il travaille sur une nouvelle manière de diffuser le son et développe le système du « son sphérique », utilisé pour la première fois dans Le Regard de Michel-Ange. Au festival du film d’Aubagne ainsi qu’au festival de films pour enfants « Cinekid » à Amsterdam, il en fait la démonstration et explique son travail d’ingénieur du son.

En 2011, il a été invité par l’association Retour d’image pour présenter deux films dont il a signé la bande son : Il Capo de Yuri Ancarani (2011), et Puccini et la jeune fille de Paolo Benvenuti et Paola Baroni (2008).

LA BANDE ANNONCE

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