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LE DISCOURS D’UN ROI

LE POINT DE VUE DE NATHAN LEINOT, étudiant en histoire

Il est de ces films qui, aux premiers abords, paraissent bien simples et modestes mais qui, après réflexion, révèle une profonde maitrise du cinéma : Le discours d’un roi en fait partie.

Il serait possible de décrire Le discours d’un roi comme une machine taillée pour les Oscars – le film y a raflé d’ailleurs quatre précieuses statuettes, dont celle du meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur acteur ! Pourquoi tant de succès ?

D’abord, une histoire pleine d’émotion mais jamais larmoyante. Un grand et noble sujet qui dévoile la vie d’un roi d’Angleterre, George VI (le père de l’actuelle reine Elisabeth) et de son combat édifiant contre son handicap (le bégaiement), tout ceci dans un contexte d’entre-deux-guerres et de montée du fascisme de l’autre côté de la Manche.

On peut aussi peut admirer une très bonne reconstitution des années 1930 avec de magnifiques costumes et décors qui permettent aux spectateurs de s’immerger dans l’histoire.

Enfin, peut-être le plus important : un film propice à la performance des acteurs, ce qui est sûrement le plus appréciable. De ce fait, Colin Firth est bluffant dans sa simulation de l’handicap. Il parvient à restituer la gêne physique du bégayeur sans jamais la ridiculiser.

Le film compte aussi une tripotée de personnages secondaires attachants. Mention spéciale pour Helena Bonham Carter dans le rôle de la reine qui soutient son mari et pour Timothy Spall en Churchill – et bien sûr n’oublions pas de mentionner l’incroyable performance de Geoffrey Rush dans le rôle de Lionel Logue, l’orthophoniste du roi, qui se glisse dans la peau d’un personnage à la fois étrange et irrésistiblement drôle.

La collaboration entre le roi et son orthophoniste, qui donne lieu le plus souvent à des duels verbaux hilarants, offre au film ses meilleures scènes, les plus satiriques. Car il ne faut pas oublier que c’est aussi l’histoire d’une amitié entre un roi et un fils de brasseur. La scène de la lecture d’un extrait de Shakespeare entre George VI et Lionel Logue sur fond de musique classique est enchanteresse : magique !

Après quelques longueurs, le film regagne en intensité vers la fin, quand l’histoire se mêle à l’Histoire avec un grand H. La scène finale du premier discours de guerre prononcé par le roi à toute la nation Anglaise est émouvante à souhait, rythmée par la musique remarquable d’Alexandre Desplat qui colle parfaitement aux émotions ressenties dans le film.

Un film qui pose tout de même une question de taille, celle de la situation d’un handicapé face à la normalisation des systèmes de communication. Faut-il absolument vaincre son handicap pour se faire une place dans la société et pour communiquer avec les autres ?

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