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SÉANCES « REVOIR »

Le samedi 31 mars 2012, le festival Un Autre Regard vous invite à découvrir ou à redécouvrir un grand classique et un grand succès public sous l’angle de la représentation du handicap au cinéma.

La projection des films sera suivie de rencontres avec deux auteurs reconnus pour leurs travaux sur les représentations du handicap : Henri-Jacques Stiker et Gérard Bonnefon.

Les deux séances seront animées par Philippe Barrière, scénariste.

REVOIR UN GRAND CLASSIQUE :
QUASIMODO de William Dieterle (1939)

Fiction, Etats-Unis, 1939, 1h53
La célèbre histoire du bossu de Notre-Dame amoureux de la belle gitane Esmeralda.
Version Française sous-titrée et audiodécrite

HENRI-JACQUES STIKER

Originaire des Vosges, Henri-Jacques Stiker étudie la philosophie à La Sorbonne dans les années 60. Une période de bouillonnement intellectuel où, sur les conseils de Jacques Bouveresse, il se consacre tout d’abord à la sémiotique et à la philosophie du langage jusqu’au doctorat. Il appartient alors à l’équipe de A. J. Greimas à l’EHESS.

Il prépare un projet de recherche sur les grammairiens de Moyen-Age quand des rencontres et des amitiés le mettent en présence d’un sujet beaucoup moins classique : celui de la place et de la représentation du handicap dans la société. Il s’investit dans l’action associative et de faire de ce sujet le centre de ses recherches. Cet investissement ouvre un champ de recherche qui n’existe pas de manière unifiée, en France,  dans les années 70.

Michelle Perrot, historienne spécialiste de la condition des femmes, lui propose de rejoindre son laboratoire de recherche, « Histoire et civilisation des sociétés occidentale », aujourd’hui dénommé « Identités, cultures, territoires ».

Comme directeur de recherche, il fait paraître en 1982 un livre référence sur l’histoire des représentations du handicap dans les sociétés : Corps infirmes et sociétés livre la première approche socio-historique sur le sujet.

Il refuse pour autant d’être perçu comme un précurseur et s’inscrit dans le courant des « Disability Studies ». S’il n’adhère pas aux tendances les plus culturalistes de ce mouvement, il souligne l’intérêt d’un espace de reconnaissance des personnes handicapées, qui soit une première marche vers la reconnaissance des droits des personnes handicapées au sein de l’espace social. Il poursuit son travail d’historien et d’anthropologue avec d’autres ouvrages tels que Le handicap en images. La déficience dans les oeuvres d’art, en 2003 ou encore Les Métamorphoses du handicap de 1970 à nos jours, en 2009.

Henri-Jacques Stiker est également rédacteur en chef de la revue Alter – European Journal of Disability Research.

REVOIR UN GRAND SUCCÈS PUBLIC :
LE DISCOURS D’UN ROI de TOM HOOPER (2010)

Fiction, Royaume Uni, 2010, 1h58
L’histoire vraie du roi George VI qui surmonta son bégaiement avec l’aide d’un thérapeute du langage aux méthodes peu conventionnelles.
Version Française sous-titrée Sourds et Malentendants et audiodécrite

GÉRARD BONNEFON

A Ivry-sur-Seine, fin des années 1950, le patronage municipal organise des projections de films destinés aux enfants. Dans un film magnifiant la lutte de l’URSS contre le nazisme, un aviateur soviétique rampe dans la neige pour rejoindre son camp. Gravement blessé, il sera amputé des deux jambes, mais il réussira à reprendre son poste au combat à force de courage. Il retrouvera sa place parmi les siens. Gérard Bonnefon revient avec précision sur ce souvenir d’enfance en ouverture de son ouvrage Handicap et cinéma. Un récit cinématographique en ferait volontiers l’élément déclencheur d’une vocation.

Gérard Bonnefon deviendra éducateur de jeunes enfants, puis éducateur spécialisé.

Adolescent, il fait son apprentissage dans la section menuiserie d’un Collège d’enseignement industriel à Ivry-sur-Seine. Une école de méthode, de rigueur et d’invention. Il s’engage, quelques années, à la Jeunesse ouvrière chrétienne, un remarquable mouvement d’éducation populaire. L’Université nouvelle d’Ivry l’initie à la philosophie marxiste. Il se passionne pour la littérature – Camus, Koestler, Malraux, Butor – et fréquente le Cinéclub, où il découvre Mourir à Madrid de Frédéric Rossif et The Servant, de Joseph Losey, qui lui laissent une vive impression.

Au début des années 1970, il est dessinateur dans un bureau d’études et s’implique dans une section CFDT d’entreprise. En 1981, marié et père de famille, il s’engage dans une nouvelle voie. Il devient éducateur de jeunes enfants. Gérard Bonnefon fait partie de cette première génération d’homme exerçant en crèche collective du service public. Ensuite, il devient éducateur spécialisé, en IMPro et s’intéresse particulièrement au développement des pratiques artistiques auprès des personnes handicapées mentales.

En 1992, il est diplômé de l’EHESS pour son mémoire Un art extraordinaire : la peinture des personnes handicapées mentales. Il est l’auteur de l’ouvrage Handicap et cinéma publié en 2004 à Chronique sociale.

  • Cinéma et Handicap, Chronique sociale, 2004
  • Art et lien social. Les pratiques artistiques des personnes handicapées, Ddb 1996, réédition Chronique sociale 2010