La Belle, la Bête et la Courtine

En octobre, au cinéma Le Colbert d’Aubusson (Creuse), a eu lieu la restitution d’un atelier de création sonore, animé par notre intervenante, Sonia Cabrita. Cet atelier s’est déroulé de décembre 2020 à mars 2021 avec sept résidents en situation de handicap du foyer Les Albizias de La Courtine. Le but était de créer avec du son, en s’inspirant librement du film La Belle et la Bête de Jean Cocteau. La restitution a été l’occasion de présenter à un plus large public la fiction qu’ils ont créée, suivie du film en version sous-titrée pour personnes sourdes et malentendantes.

Photogramme issu de « La Belle et la Bête » de Jean Cocteau

Sonia Cabrita décrit sa manière de travailler comme « faire à partir et avec les participants ». Elle a tenu à respecter les besoins, les envies et les possibles de chacun. C’est pourquoi le handicap n’a jamais été, selon elle, un obstacle au bon déroulement de l’atelier.

Elle a tout d’abord voulu leur montrer comment raconter une histoire avant de parler de cinéma. Ainsi, à partir d’une sélection d’images qui lui évoquaient La Belle et la Bête, elle a invité les participants à imaginer un nouveau récit en ordonnant cette suite d’éléments.

Le cinéma est arrivé après, quand elle leur a montré la version du conte par Jean Cocteau, dans son intégralité. Il a été question alors de réfléchir sur le rôle de la bande-son dans le cinéma, ce qu’elle raconte et ce qu’elle nous laisse nous raconter.

C’est ainsi qu’est né La Belle et le Bête, tel que l’on renommé les résidents des Albizias. Ils nous racontent une histoire de famille, d’argent, de métro parisien, de vêtements sales et de mariage.

La création sonore s’est faite selon leurs envies. En l’occurrence, selon Sonia, ils ne désiraient pas particulièrement acquérir des connaissances techniques mais plutôt aller à la rencontre de l’œuvre et utiliser leur imaginaire pour créer les sons.

Dans le contexte de crise sanitaire, l’atelier a pris encore plus d’importance pour les participants en termes de lien humain, et son format fut aussi plus libre que d’habitude. De plus, créer dans les espaces du foyer, vastes et ventilés, ne facilitait pas toujours la prise de son. Pour un prochain atelier, nous espérons donc pouvoir emmener les résidents dans un studio, et donner ainsi une plus belle place à leurs voix et leur créativité.

Retour d’image est déjà intervenue l’an dernier dans une ville toute proche, à Felletin où elle avait réalisé une création sonore autour de Frankenstein avec des adolescent·e·s de l’IME Denis Forestier. Nous vous invitons à redécouvrir cette création creusoise :

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